Le soutien aux filières
L’agriculture et le climat
L’agriculture héraultaise est une activité totalement liée aux conditions météorologiques. Elle peut s’appuyer sur un réseau climatologique composé de 25 stations automatiques et développé par le Département, en partenariat avec Météo France.
Outre l’évident intérêt de ce réseau pour suivre le changement climatique, les données publiques recueillies sont mises à disposition pour alimenter des modèles agricoles permettant de maîtriser l’usage des produits phytosanitaires. Elles servent également aux syndicats d’appellations viticoles pour déclencher l’irrigation et expliciter, à partir d’une base technique solide, les différents millésimes.
Depuis quelques années le Département connaît des épisodes climatiques impactant fortement le secteur agricole (sécheresse, gel, grêle, inondations) et, tout particulièrement, la viticulture, aggravés par les effets du changement climatique.
En savoir plus sur la Climatologie et les aléas climatiques.
L’installation et l’emploi
Afin de renforcer le développement d’une agriculture moderne, durable et respectueuse de l’environnement, le Département intervient en faveur de l’installation et de l’emploi.
Qu’il s’agisse de création d’activités ou de stabilisation des emplois souvent précaires, les actions du Département représentent un enjeu majeur pour résorber le chômage, favoriser l’insertion des personnes et pour une meilleure qualification de l’agriculture.
Ces actions concernent aussi bien les exploitants que les salariés du secteur.
Quelques chiffres :
- l’Hérault est le 2ème employeur de la région dans ce secteur d’activité,
- équivalent temps plein (ETP) : 5 066 salariés des entreprises agricoles affiliés à la MSA (Mutualité sociale agricole) en 2017,
- 096 exploitations et entreprises agricoles qui emploient 15 381 salariés.
(Sources : Mémento de la statistique agricole – Région Occitanie – Edition 2020)
La viticulture, filière première
La viticulture en chiffres
La viticulture représente 80 % de l’agriculture héraultaise :
- 84 900 ha, soit près de 45% de l'espace agricole consacré à la viticulture.
- 5,048 millions d'hectolitres récoltés en 2018, dont 76% en Indication Géographique Protégée (IGP), 12,5% en Appellation d'Origine Protégée (AOP) et 11,5% en vin sans Indication Géographique (IG).
- 571 millions d'euros de valeur en 2018 à la production, soit 70,6% de la valeur totale de l'agriculture de l'Hérault et 33% du chiffre d'affaires viticulture de la région Occitanie.
- 1er département viticole de l'Occitanie avec 283 communes viticoles sur les 343 communes de l'Hérault
- 2ème département viticole de France
(Sources : Mémento de la statistique agricole - Région Occitanie - Edition 2020)
Une longue histoire
Les premières vignes dans l’Hérault
Au Vème siècle avant J.C., des Phocéens débarquent à Agde pour y installer une colonie et fonder la cité. Dans leurs bagages, ils apportent la vigne, dont ils maîtrisent déjà la culture. C'est ainsi que l'Hérault devient, avec Marseille, le berceau de la viticulture française. Mais les Phocéens ne se doutaient pas que cette plante allait profondément modifier les paysages, l'histoire et l'économie de toute une région. Rapidement, la culture de la vigne s'étend jusqu'à Narbonne et Marseille.
Des vignerons Romains aux moines Cisterciens
Si les Grecs ont implanté la vigne, ce sont les Romains qui ont appris aux Gaulois à améliorer sa culture et la vinification. Le vieillissement en fûts de chêne semble toutefois une invention gauloise. Le vin local est bon et s'exporte de la botte italienne jusqu'à la péninsule ibérique.
Mais la chute de l'Empire romain au IVème siècle marque la fin de la " Pax Romana " (longue période de paix imposée par l’Empire romain) et la culture de la vigne dans la région tombe progressivement dans l'oubli. Il faut attendre le IXème siècle et la reprise du travail de la vigne par les moines Cisterciens pour que le vin reprenne une importance dans l'activité économique du Département. Les monastères et abbayes sont alors entourés de vigne, car le vin est sacré et consommé lors des nombreuses cérémonies religieuses. D'ailleurs, bon nombre de cuvées actuelles portent encore le nom d' "Abbaye " ou de "Prieuré ".
Au XVème siècle, des écrits rapportent que la Clairette du Languedoc, alors appelée "Cleratz", est servie à la table de Louis XI, signe d'une production de grande qualité.
Aux XVIème et XVIIème siècles, les techniques de culture et de vinification s'affinent, mais sans connaître de bouleversements majeurs. Faute de moyens de transports adaptés, la consommation de vin en France reste localisée sur chaque vignoble.
La révolution viticole du XIXème siècle
Avec l'accroissement de la demande, la construction des chemins de fer et du Canal du Midi, la culture de la vigne va connaître une croissance exponentielle au XIXème siècle. Le Languedoc-Roussillon est couvert de ceps de vigne qui feront la fortune des grands propriétaires, notamment dans le Biterrois. L'Hérault vit par et pour le vin et connaît une période prospère.
Et vint le phylloxera
Malheureusement, un petit insecte nommé phylloxera va provoquer, à partir de 1856, la plus grande crise que le monde viticole français ait connue. Inexorablement, il détruit la vigne, entraînant une dramatique chute de la production (en 1885, la production nationale de vin tombe de 80 à 25 millions d'hectolitres). Paradoxalement, l'Hérault est relativement épargné par la maladie, et profite même momentanément de la situation avec la hausse des cours. Mais les problèmes économiques que cette maladie engendre au niveau national, les nombreuses fraudes constatées, les terribles gelées de février 1956, la concurrence du vin italien, ainsi que les énormes volumes de vin algérien à écouler, sont autant de coups durs que les vignerons auront du mal à encaisser : les viticulteurs vont sombrer dans la crise. Manifestations et incidents jalonneront toute la deuxième moitié du XXème siècle.
Une viticulture de qualité et une grande diversité de vins
Les vignerons ont transformé la viticulture héraultaise en réduisant les rendements, en modifiant l'encépagement et en investissant dans des matériels de culture et de vinification de pointe. Désormais, leurs vins rivalisent avec les plus grands crus français.
Par ailleurs, ils ont fait de la préservation de l'environnement l'une de leurs préoccupations majeures en se tournant de plus en plus vers la haute valeur environnementale (agriculture raisonnée, biologique…).
L’Hérault produit une très grande diversité de vins avec des vins à Indication Géographique Protégée (IGP), des vins d’Appellation d’Origine Protégée ou Contrôlée (AOP ou AOC), ainsi que des vins sans Indication Géographique (IG).
Le Département accompagne la filière viticole vers la qualité des produits et la pérennisation des exploitations. Pour cela, il répond aux attentes des professionnels en apportant son soutien ou en initiant des actions exemplaires.
L'observatoire viticole
Initiative unique dans le paysage viticole français, l'Observatoire viticole, créé en 2003 par le Département de l'Hérault, est un outil important d'analyse et de suivi de la filière pour les acteurs de la viticulture héraultaise.
Laboratoire d'idées au service de l'expérimentation dans des domaines innovants de la filière, il permet de réfléchir collectivement à de nouvelles approches (ex. : lutte contre la sécheresse).
C’est également un lieu de valorisation des crus héraultais dans le cadre de l’oenothèque de Pierresvives.
L'oenotourisme
L'Hérault bénéficie de deux atouts incomparables : il possède le plus vaste vignoble de France et est reconnu comme une destination touristique dynamique et attractive.
La viticulture et le tourisme étant les principales activités économiques de l'Hérault, c’est tout naturellement que le Département a souhaité créer des synergies entre ces deux secteurs et stimuler autour de la viticulture une dynamique touristique, économique et locale.
En savoir plus sur l'Oenotour
Pour découvrir les Oenorandos®, rendez vous sur les sites d'Hérault-tourisme ou d'Hérault FFRandonnée.
L'arboriculture et le maraichage
Les activités de maraîchage et d’arboriculture sont présentes sur l’ensemble du territoire héraultais, aussi bien en zone de plaine qu’en secteur de montagne.
Les principaux produits présents dans l’Hérault sont les olives (de bouche ou à huile), les pommes, les asperges, les melons, la châtaigne, …
Parmi ces produits, certains bénéficient d’un signe officiel de qualité (SIQO) comme la Lucques du Languedoc, l’Huile d’olive du Languedoc, toutes deux reconnues en AOP (appellation d’origine protégée). D’autres sont en cours de reconnaissance (ex. : Châtaigne des Cévennes) ou bénéficient d’une marque déposée et sont emblématiques de l’Hérault (Cèbe de Lézignan, Navet du Pardailhan, etc.)
L'élevage
L'Hérault possède une activité d’élevage très diversifiée avec des produits de grande notoriété comme le Roquefort, le Pélardon ou la viande Taureau de Camargue, tous trois reconnus en appellation d'origine protégée (AOP).
Le bois
Les bois et forêts couvrent plus d’un tiers du territoire héraultais. C’est dire l’importance que revêt la mise en valeur économique des espaces forestiers pour favoriser les filières bois d’œuvre et bois d’énergie.