Protégeons les abeilles
20 000 espèces d'abeille dans le monde
Connaissez-vous le point commun entre la tomate, le bananier et la courge ? Les précieux fruits et légumes qu’ils produisent et que nous consommons sont dus à l’action des insectes qui fréquentent leurs fleurs et assurent ainsi la pollinisation !
La pollinisation désigne l’ensemble des mécanismes par lesquels le pollen provenant de l’organe mâle d’une fleur (étamine) est acheminé vers l’organe femelle (pistil) d’une autre fleur. Ce pollen permettra la fécondation de la fleur puis la formation d’un fruit. La pollinisation est donc le mode de reproduction des végétaux. Et les pollinisateurs (majoritairement des insectes) en sont les principaux acteurs.
Sans leur travail, nous ne pourrions pas savourer la plupart des fruits et légumes que nous connaissons. Quotidiennement, sous nos yeux, ils rendent un service vital pour le maintien des plantes sauvages et pour la productivité agricole.
Les insectes pollinisateurs sont représentés par les papillons, les scarabées floricoles, les mouches, et le grand ordre des hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis…). Les plus performants en matière de pollinisation sont, sans conteste, les syrphes (mouches) et bien évidemment les abeilles dans toute leur diversité. En effet, la morphologie des abeilles (présence de poils branchus sur le corps), leur régime alimentaire constitué exclusivement de nectar et de pollen (adultes et larves) et leur comportement lorsqu’elles butinent (fidélité à une espèce de plante lors de chaque voyage pour s’approvisionner) en font des vecteurs de pollen particulièrement efficaces !
L’un des pollinisateurs les plus connus est évidemment l’abeille domestique, productrice de miel. Mais cela ne doit pas masquer la trèsgrande diversité des abeilles sauvages qui jouent un rôle fondamental dans la reproduction des plantes avec près de 1000 espèces différentes en France et 600 espèces recensées dans l’Hérault !
Pourquoi agir ?
Présentes sur terre depuis plus de 100 millions d’années, les abeilles sont surprenantes, fragiles et indispensables pour la biodiversité.
Pourtant elles disparaissent massivement, subissant entre autre le dérèglement climatique, les pesticides, la perte de ressources florales. Un parasite venu d’Asie, le varroa destructor, décime également de nombreuses ruches en France. Enfin les abeilles sont victimes des frelons asiatiques qui stationnent devant les ruches et tuent les abeilles pour nourrir leurs larves.
Découvrez la diversité des abeilles sauvages de l'Hérault
Le Département se mobilise avec le plan abeille
Avec le Plan Abeilles, le Département multiplie les initiatives pour préserver les abeilles sauvages.
- Il a par exemple planté 28 000 arbres. Ces arbres mellifères plantés par le Département constituent une source de nourriture pour les abeilles. Rdv sur la page monarbre.herault.fr pour parrainer l’un de ces arbres sur votre commune !
- Ou encore réduit la fréquence du fauchage le long des routes départementales pour favoriser le développement de la flore et par conséquent de la faune (abeilles et papillons…), maintenir la diversité de la végétation locale, et préserver les espèces rares.
- Avec le CNRS il a réussi à dresser un inventaire des 600 espèces d’abeilles sauvages de l’Hérault, et étudie leurs besoins en ressources florales.
Il soutient également la filière apicole.
- Face au fléau des parasites qui déciment les ruches, il subventionne les apiculteurs et les aide à financer les traitements.
- Il mène une réflexion avec les acteurs professionnels du secteur pour lutter contre le frelon asiatique.
- À Gignac il a soutenu, aux côté du syndicat l’Abeille Héraultaise, la création d’une mieillerie collective. Installée au lycée agricole, elle permet aux apiculteurs semi professionnels d’extraire leur miel et assurer leur mise en pot à moindre coût.
Avec le plan abeilles et pollinisateurs de l’Hérault, le Département agit pour la nature, pour l’homme, pour lutter contre le déclin de la biodiversité, par la connaissance, la protection, l’éducation et la mobilisation.
Le Président du Département du l’Hérault
Télécharger le plan abeilles et pollinisateurs 34
Au travers de Restinclières, le Domaine du Département à Prades-le-Lez, c’est sur le terrain de la sensibilisation et de l’éducation à l’environnement que le Département agit : organisation de manifestations, conférences, expositions, ateliers à destination des publics scolaires, collégiens, grand public et même agents départementaux…
Agissez avec nous ! 6 gestes simples du quotidien
- Planter des fleurs ou arbres locaux, riches en nectar et en pollen
En France, il existe près 1 000 espèces d’abeilles sauvages. Plus de 600 ont été recensées dans l’Hérault, soit près des 2/3 des espèces françaises ! La première façon de les protéger est de leur donner « à manger », en semant ou plantant des plantes mellifères locales, dans vos jardins, sur vos terrasses ou vos balcons !
Les abeilles ont besoin de manger toute l'année. Vous pourrez varier les plantes et les périodes de floraison avec du lierre qui fleurit en automne ou des plantes potagères comme les cucurbitacées qui abritent énormément de pollen, des plantes à fleurs qui s’associent utilement au potager, ou encore des grimpantes comme la glycine au printemps.
Pour choisir des plantes locales et bonnes pour les abeilles le CAUE 34 vous propose son « mini guide » : Quels végétaux pour le Languedoc-Roussillon ? 86 valeurs sûres Arbres, arbustes, vivaces, couvre-sols, grimpantes.
- Renoncer aux pesticides ou désherbants
Le déclin des abeilles s’explique en premier lieu par l’usage intensif de pesticides chimiques.
Que vous jardiniez en intérieur, sur votre balcon, en rebord de fenêtre ou en jardin partagé, la réglementation* vous interdit d’acheter, utiliser et stocker des pesticides. (* Depuis le 1er janvier 2019, d’après l’art. 68 de la loi 2015-992 du 17/08/2015 modifiant la loi « Labbé » 2014-110 du 06/02/2014).
Les pesticides incluent les insecticides, les herbicides ou désherbants, les anti-nuisibles et les fongicides. Leur toxicité pour la nature est avérée, mais elle peut être grave également pour l’homme en cas d’absorption accidentelle, d’inhalation forte ou de contact avec la peau.
Mais comment jardiner sans pesticides ? Voici quelques recommandations du Ministère de la transition écologique et de l’ADEME (Agence pour la transition écologique) :
- Planter des plantes locales, au bon endroit selon l’exposition et la nature du sol.
- Pour lutter contre les mauvaises herbes :
- Paillez le sol avec les déchets du jardin (tailles d’arbustes broyés, feuilles mortes, fleurs fanées, tontes de pelouse sèches), cela évite la repousse des mauvaises herbes et permet d’utiliser de grandes quantités de déchets verts, de retenir l’eau, d’amender et de protéger le sol et sa micro-faune ;
- Faites une tonte haute (6 à 8 cm) des gazons, cela permet de limiter les germinations d’herbes indésirables et l’envahissement par la mousse ;
- Semez des «engrais verts » (plantes à croissance rapide type moutarde, phacélie…) sur les parcelles non cultivées du potager;
- Utilisez de l’eau bouillante (eau de cuisson) sur les terrasses ou les allées pour vous débarrasser des mauvaises herbes ;
- Désherbez à l’aide d’une binette ou d’un sarcloir.
- Pour lutter contre les maladies
- Utilisez des variétés horticoles ou potagères résistantes. Les plantes bien adaptées au sol, au climat ou à l’exposition de votre jardin seront naturellement plus résistantes, surtout si vous ne serrez pas trop les plantations ;
- Pulvérisez des décoctions de plantes de manière préventive comme le purin d’ortie, de prêle ou de fougère.
- Pour lutter contre les ravageurs :
- Favorisez la présence de prédateurs naturels en installant des nichoirs pour les hirondelles et les mésanges (prédateurs de chenilles et de moustiques), en créant des tas de bois pour les crapauds et les hérissons qui s’attaquent aux limaces, ou encore en disposant des pots remplis de paille et retournés pour les perceoreilles friands de pucerons ;
- Créez des associations de plantes pour repousser les insectes indésirables ;
- Variez les cultures d’une année à l’autre pour rompre le cycle des parasites ;
- Remplacez les insecticides par des produits non toxiques (savon noir, décoction de tanaisie…).
Retrouvez l’ensemble des conseils et solutions pour jardiner sans pesticides ici et sur le site de l’ADEME
Et si on passait à la pratique ? Atelier d’initiation jardinage bio ou découverte des engrais verts naturels et du compostage, la Maison Départementale de l’environnement (Domaine départemental de Restinclières à Prades-le-Lez) propose de nombreux ateliers pour découvrir les secrets du jardin biologique.
Le saviez-vous ? Avec 17 millions de jardiniers amateurs, la France se place au premier rang européen en terme de marché des produits pour le jardin.
- Laisser quelques espaces en friche dans vos jardins
En limitant la tonte par exemple, vous pourrez favoriser le trèfle ou le pissenlit qui sont une ressource alimentaire pour les abeilles, l'herbe seule ne leur étant d'aucun bénéfice nutritionnel. Autre idée, tondre sa pelouse et laisser les bordures non tondues, favoriser la flore spontanée adaptée à notre climat.
- Installer un hôtel à insecte
Vous en trouverez dans le commerce mais vous pouvez aussi les fabriquer vous-mêmes. Il existe de nombreux tutos pour construire son hôtel à insecte, une activité qui peut même être faite avec vos enfants !
Un bon hôtel à insecte contient des trous de différents diamètres (8 mm maximum). Les abeilles solitaires pourront ainsi y pondre des larves et se reproduire, mais aussi se protéger du gel extérieur avant de ressortir pour affronter le monde extérieur.
- Participer au recensement des abeilles et autres pollinisateurs
Vous avez un appareil photo numérique, vous aimez les insectes et vous êtes soucieux de la biodiversité ? À vos marques, prêt, photographiez ! Projet de sciences participatives qui s’adresse à tous, le SPIPOLL a pour but d’étudier les réseaux de pollinisation, c’est à dire les interactions complexes entre plantes et insectes, mais aussi entre les visiteurs des fleurs eux-mêmes. Rendez-vous sur https://www.spipoll.org/
Le Suivi Photographique des Insectes Pollinisateurs (ou Spipoll) est un programme de sciences participatives co-piloté par le MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE et l’OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT.
- Privilégier des miels locaux, respectueux des abeilles
L’Objectif ? Choisissez les apiculteurs qui protègent les abeilles, en produisant sans pesticides et en respectant les rythmes de vie des abeilles. Au quotidien, la filière apicole française lutte pour limiter l'arrivée de miels de mélange produits de façon intensive.
Quelques adresses : pour offrir un miel héraultais à Noël, butinez sur le site bio34.com et sur acheteralasource.com, ou renseignez-vous auprès de l’apiculteur le plus proche de chez vous ! Autre idée, le miel des cévennes IGP.
En partenariat avec RTL2 |
Paroles d'apiculteurs
Portrait de Sébastien Ledentu
Sébastien Ledentu est un apiculteur « nouvelle génération ». Semi-professionnel, il possède 30 ruches installées sur les toits du Montpelliérain, qu’il bichonne le soir et le week-end, après ses journées de travail au CROUS. Précurseur dans son domaine, il a choisi de développer sa fibre environnementale avec l’apiculture urbaine.
Je produis un miel toutes fleurs 100% local. Les miels urbains sont qualitatifs car la ressource florale est diversifiée. De plus en ville l’usage des pesticides est limité car très encadré. Il y a quelques années en région parisienne un miel urbain à même remporté un concours agricole !
Entreprises ou collectivités, le miel produit sur les toits a très vite séduit les acteurs engagés dans une démarche éco-responsable.
Mes ruchers sont positionnés sur les toits de plusieurs hôtels, qui rachètent ce miel produit dans un rayon de 3 km autour de leurs établissements et l’offrent à leurs clients pour le petit déjeuner. J’ai aussi des ruchers sur les toits de la CAF, qui offre une partie du miel aux personnes qui développent l’auto-partage. C’est une démarche vertueuse qui me permet de développer ma passion tout en sensibilisant le grand public à l’importance capitale des abeilles pour la biodiversité.
Zoom sur l’apiculture de loisir
L’apiculture de loisirs a le vent en poupe, elle représente près de la moitié de la filière apicole. Aucun diplôme n’est nécessaire pour détenir ou entretenir une ruche, il est simplement demandé de la déclarer auprès du Ministère de l’Agriculture (Cerfa n°13995). Il existe même dans l’Hérault, à Castries, une école pour apiculteurs amateurs. Créée par l’Abeille Héraultaise, partenaire du Département, elle enseigne les fondamentaux aux particuliers.
Et si vous installiez une ruche sur le toit de votre entreprise ? À Béziers, la société Valero a fait appel à l'Abeille Biterroise pour installer une dizaine de ruches sur son toit-terrasse. Jérémie Ollier, directeur logistique de l’entreprise : « Cela nous permet de participer à la biodiversité végétale de notre environnement, d'initier nos employés et leurs familles à l'apiculture, et d'installer notre entreprise dans une démarche écoresponsable. » Jennifer Del Prato, de l'Abeille Biterroise, explique pour sa part : « à l'heure actuelle, les abeilles sont bien mieux en ville qu'à la campagne, car l’usage des pesticides y est plus encadré. » Une partie du miel produit par les nouvelles pensionnaires de Valero sera revendu à la miellerie La Jeune Abeille. Le reste sera distribué en cadeau aux salariés et clients de l'entreprise.
Le miel a tout bon !
Pour lutter contre la fatigue et les infections de l’hiver ou booster les défenses immunitaires, cap sur le miel ! Au Ve siècle, ses nombreuses vertus médicinales étaient déjà reconnues par le célèbre médecin grec Hippocrate.
Miels d’acacia, de lavande, de châtaigner, de thym… il y en a pour tous les goûts. À savoir : plus la couleur est foncée, plus le miel est fort. Les miels doux comme celui de tournesol sont parfaits pour sucrer yaourts ou tisanes sans trop en altérer le goût.
Pour être sûr de la qualité d’un miel, on préfère les pots qui mentionnent une origine, les labels IGP, AOC, AOP, bio ou encore l’indication “Récolté et mis en pot par l’apiculteur”. Autre indice de qualité : un miel qui se solidifie est un miel pur, auquel on n’a ajouté ni eau ni sucre contrairement aux miels industriels.
Connaissez-vous l’apithérapie ? L'apithérapie, du latin “apis” “abeille” et du grec “therapia” “soin”, est le traitement par les divers produits de la ruche, et ils sont d'un grand intérêt thérapeutique : gelée royale, propolis, pollen, miel, cire et même venin d’abeille sont employés pour leurs différentes propriétés et particularités. Pour en savoir plus, renseignez-vous auprès de votre apiculteur !