Lutte contre les moustiques
La démoustication de confort
En 1958, dans la perspective du développement des zones côtières des départements des Bouches du Rhône, du Gard et de l’Hérault, les 3 conseils généraux se regroupent pour constituer l’Entente Interdépartementale de Démoustication Méditerranée (EID). Sa mission est d’accompagner le développement structurel et économique de cette partie du territoire alors en pleine essor, en éradiquant les nuisances liées aux moustiques.
Dans les années 60, la mission de démoustication est octroyée aux départements qui peuvent selon l’exemple de l’EID Méditerranée, fédérer leurs moyens. En 1963, l'Aude et les Pyrénées-Orientales rejoignent l’institution. A partir de cette date et jusqu’en 1982, l’Etat participe aux actions.
Le Département de l’Hérault exerce donc sa compétence en matière de démoustication au travers les missions de l’EID dont il est membre fondateur. L’objet est d’agir en faveur du confort des populations.
La lutte contre les moustiques « nuisants » issus des zones humides littorales ou rétro-littorales constitue le cœur historique des interventions. Cela consiste à un suivi strict et précis des zones susceptibles de favoriser des habitats aux moustiques et si nécessaire de les traiter à l’aide de biocides. Chaque année 35 à 40 000 hectares sont concernés sur le pourtour méditerranéen de l’Occitanie.
La Lutte Anti Vectorielle (LAV)
L’apparition en 2012 du moustique tigre vecteur des maladies de la dengue, du chikungunya et du zika, amène l’Etat à demander aux collectivités territoriales de mener une mission de santé publique complémentaire, rendue obligatoire, confiée aux Départements jusqu’en 2019 et réalisée par l’EID jusqu’en 2019.
L’enjeu est d’éviter qu’une personne reconnue contaminée ne se fasse piquer, et transmette ainsi le virus via d’autres moustiques. Il s’agit d’empêcher la transmission virale dans l’entourage du malade. Un plan ministériel prévoit un dispositif de surveillance renforcé pendant la période d’activité du moustique (mai à novembre). Une veille sanitaire, alimentée par les médecins cliniciens et les laboratoires, avertit l’Agence Régionale de Santé (ARS) de tout résultat positif pour l'une de ces 3 maladies. En fonction du contexte, le signalement déclenche une enquête entomologique, c’est-à-dire une recherche de gîtes à moustiques tigre à proximité des endroits fréquentés par une personne suspectée d’être porteuse de l’un des trois virus. Si nécessaire, des actions de lutte anti-vectorielle destinées à éradiquer ces gîtes, sont menées.
Le traitement de LAV cible un espace d’une superficie très limitée, en raison de la faible capacité de dispersion du moustique tigre (150 mètres environ). Pour être efficace, c’est-à-dire pour briser une éventuelle chaîne de transmission vectorielle, le traitement doit être effectué dans de brefs délais (de 24 heures à 5 jours maximum après diagnostic).
Depuis le 1er janvier 2020, l’Etat a repris la gestion directe de cette mission, et la confie à des opérateurs retenus après appel d’offres.
Au-delà de constituer une menace pour la santé publique, le moustique tigre est également un insecte nuisant, dont les comportements et modes de vie diffèrent de ceux du moustique traditionnel dit « moustique des marais ». Le moustique tigre se développe dans des quantités d’eau infimes, le plus souvent infra-domiciliaires.
La lutte contre le moustique tigre ne peut se mener par des moyens de lutte à grande échelle telle que pratiquée traditionnellement. La mobilisation de tous les acteurs (institutionnels et particuliers) est nécessaire pour limiter les zones de développement des gîtes à moustique tigre en vue de réduire sa nuisance.
Pour tout savoir sur le moustique tigre et adopter les bons gestes : http://www.moustiquetigre.org/