Des actions au fil de l'eau du fleuve Hérault

Comprendre le Bassin versant du fleuve Hérault

Qu’est-ce qu’un bassin versant ?

C’est un territoire qui reçoit les précipitations dont l’écoulement forme un réseau circulant vers un même cours d’eau ou une même nappe d’eau souterraine.

Il est constitué d’une rivière principale qui prend sa source sur les sommets en amont et s’écoule vers un exutoire en aval comme un fleuve ou la mer.

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Chaque bassin versant est unique (relief, géologie, végétation, urbanisation…). Ses caractéristiques impactent les cours d’eau qui le traversent et nécessitent la mise en œuvre de programmes de gestion adaptés.

Cette mission de gestion coordonnée entre les différents acteurs de l’eau est assurée par les Etablissements publics territoriaux de bassin, les EPTB, qui jouent un rôle crucial dans la définition de la politique locale de l'eau. 

Une gouvernance de l'eau concertée

Dès 1982, le Département s’est engagé aux côtés des acteurs locaux pour une gestion de l’eau globale et concertée. Il accompagne les collectivités dans l’exercice des compétences qui leur ont été transférées progressivement.

Comment agit le Département ?

Il contribue à l’équilibre des territoires dans la gouvernance de l’eau à l’échelle des bassins versants dans le cadre d’une démarche partenariale forte.

Cet engagement se traduit notamment par :

  • La mise en place des Etablissements publics territoriaux de bassin EPTB, dont il est à l’origine de la création en majorité. Le Département est membre de 5 d’entre eux et en préside 4.
  • Les réseaux de suivis de la qualité des eaux superficielles et souterraines depuis plus de 20 ans.
  • La gestion de son patrimoine hydraulique : barrages, seuils, passes à poissons, ouvrages de régulation de la salinité…
  • Son soutien financier aux démarches de gestion intégrée de l’eau et des risques inondation.
  • Sa participation aux instances locales de gouvernance (ex. : Commission Locale de l'Eau)
  • Le soutien aux communes dans l’amélioration de l’état des infrastructures des services d’eau potable et sa participation financière au développement des réseaux secondaires pour amener des ressources de substitution (ex : le réseau Aqua Domitia permet de soulager les prélèvements sur le secteur littoral).
  • L’aide aux collectivités qui portent en tant que maître d’ouvrage des actions de réduction du risque inondation et de gestion et préservation des milieux aquatiques

Qu'est-ce qu'un EPTB ?

Ce sont des syndicats mixtes qui agissent comme « chef d’orchestre » pour faciliter l’exercice des compétences respectives des collectivités impliquées dans la gestion de l’eau à l’échelle du Bassin.

Ils agissent notamment sur :  
- La gestion des étiages
- La prévention des inondations
- La production d’eau potable
- La protection de l’environnement
- Le développement local

Dans cette mission de coordination, ils élaborent et animent les documents de planification de la gestion de l’eau à l’échelle du bassin versant comme :

  • les schémas d'aménagement et de gestion de l'eau (SAGE),
  • les programmes opérationnels tels que les programmes d’actions de prévention des inondations PAPI,
  • les Plans de gestion de la Ressource en eau (PGRE),
  • les contrats de rivière…

Comprendre le parcours de l'eau sous terre : l'exemple de l'Aven du Cochon

L’Hérault est le seul Département à avoir créé un service d’hydrogéologie.

Son objectif : mieux comprendre le parcours de l’eau sous terre.
Pourquoi c’est important ? Pour identifier les zones où se situent les ressources en eau mais aussi leurs vulnérabilités afin de penser un aménagement raisonné de notre territoire.

Zoom sur les travaux de recherche menés dans l’Aven du Cochon dans le Cœur d’Hérault, qui cache encore bien des secrets sur le parcours de ses eaux souterraines. On décrypte ! 

L’Aven du cochon, un mystère élucidé ?

Dans les années 60, les spéléologues étaient formels : les eaux du plateau de Saint-Maurice-Navacelles descendent vers le Cirque de Gourgas ! 
Un constat remis en question en 2022
… 
N'est-on pas sur la mauvaise piste depuis 60 ans ?  

Pour mettre fin aux doutes, des agents du Département et de la communauté de communes du Lodévois-Larzac, accompagnés de spéléologues de l’association LarzacExplo-Celadon, ont mené l'enquête. 

Des études topographiques et des échantillons d’eau envoyés en laboratoire ont révélé des réseaux souterrains plus complexes.  

Pour confirmer des hypothèses, les équipes ont réalisé plusieurs traçages depuis l'intérieur de l'Aven, situé en amont de la Grotte du Banquier (Saint-Etienne-de-Gourgas).

Le Département a pour cela fourni une technologie de pointe, des fluorimètres de terrain, pour enregistrer les concentrations en colorants et des préleveurs automatiques d'échantillon d'eau.

Un traçage, c'est quoi ?
On injecte un colorant alimentaire dans une rivière souterraine pour connaître sa relation avec des exutoires supposés en y mesurant la concentration dans l'eau.  

Résultat de l'expérience : il existe un autre chemin pour l'eau souterraine dans ce secteur...

Alors, où va la goutte de pluie qui tombe sur l'Aven du Cochon ? Principalement, vers la Vis ! Et une petite partie vers le Cirque de Gourgas.

L'Aven du Cochon est décidément bien complexe et garde encore une part de secret... A suivre !

Quelles sont les missions du service hydrogéologie ?

L’Hérault est le seul département de France à avoir créé un service
d’hydrogéologie !
Son rôle : étudier les eaux souterraines du département pour caractériser la ressource en quantité et en qualité. Il peut ainsi évaluer sa vulnérabilité, mais aussi participer à la réflexion sur l'aménagement du territoire et l'accompagnement des communes dans la gestion de leurs ressources.

Avec Hérault Ingénierie, les collectivités adhérentes peuvent bénéficier d'une assistance d’ordre technique, juridique ou financière du département qui mobilise ses expertises pour les accompagner au mieux en matière de montage de projets. C'est aussi à travers cet outil que le Département agit pour accompagner les communes dans la recherche de nouvelles sources d'eau potable, leurs projets d'assainissement...

+ d'infos HERAULT INGENIERIE, une expertise au service des collectivités

Le service est équipé d'un véhicule pour réaliser diverses interventions sur site.

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Philippe Hilaire

Ganges : Une nouvelle ressource d'eau potable sécurisée

Pendant des décennies, Ganges et les villages alentour ont puisé leur eau directement dans le fleuve Hérault. Une situation devenue précaire au fil du temps, avec des risques de pollution notamment sur l’eau prélevée pour les habitants.

Pour trouver une solution adaptée, le Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement (SIEA) s’est appuyé sur le soutien technique, opérationnel et financier du Département.
>>L’enjeu : trouver une nouvelle ressource, viable et pérenne

Dès 2006, un programme de recherche d'eau est lancé. Des études  hydrogéologiques et géophysiques ont permis d’aboutir à la réalisation d’un 1er forage d’essai concluant avec un très bon débit. Depuis, deux forages d’exploitation ont été créés pour exploiter cette nappe et Hérault Ingénierie a été missionné en 2018 pour assister le syndicat dans la création d'une usine de production d'eau potable.

La nouvelle station de traitement de l’eau potable a ouvert ses portes l’an dernier sur le site de Ranz. Une unité performante qui bénéficie de technologies d’ultrafiltration pour offrir une eau sécurisée et de grande qualité aux habitants de Ganges, Laroque, Cazilhac et Moulès-et-Baucels ! Le fleuve Hérault a ainsi pu retrouver tout son débit, grâce à l’arrêt du pompage remplacé par les deux forages et la station de traitement.

Nos barrages : des ouvrages nécessaires pour les Héraultais !

 

Le Département est propriétaire d’une quinzaine d’ouvrages hydrauliques qu’il gère comme le barrage du Salagou ou encore le barrage des Olivettes à Vailhan, mais aussi des seuils et passes à poissons, des ouvrages de régulation de la salinité…

Ces ouvrages, qui sont des ressources en eau stratégiques, rendent de multiples services aux Héraultais et à nos milieux aquatiques. 

Un barrage, à quoi ça sert ? 

Il retient l’écoulement naturel de l’eau pour former des réservoirs.

En régulant les débits, il permet de :

- Protéger les habitations des risques d’inondations
- Soutenir l’irrigation des terres agricoles
- Contribuer à protéger les milieux aquatiques
- Produire de l’énergie
- Accueillir des activités de loisirs

Comment le Département agit pour les barrages ?

Sa mission : gérer son patrimoine hydraulique pour qu’il assure ses fonctions et réponde aux obligations règlementaires. .

Pour cela, il porte des études et réalise des travaux sur ces ouvrages afin de s’assurer qu’ils répondent aux exigences de sécurité et de conformité.

Schéma du barrage du Salagou BRLe
Le Barrage du Salagou est mis en eau entre 1969 et 1971 - Claude Steeli
Construction du Barrage du Salagou entre 1964 et 1968 - Claude Steeli
L’ouvrage fait 357 mètres de long pour une hauteur de 62 mètres
Cette conduite dite de « restitution » se sépare en 2 pour le soutien d’étiage du fleuve et les usages aval et pour l’unité de turbinage et l’irrigation agricole (ASA de Bosc Lacoste)
C’est depuis cette salle que l’on gère l’ouverture et la fermeture des vannes et donc le niveau de l’eau dans la retenue. En cas de vidange ou de crue, on peut évacuer jusqu’à 120 m3 d’eau par seconde
Deux galeries de visite permettent aux équipes de descendre dans le barrage et d’accéder à la manœuvre des vannes et de surveiller l’état du barrage.
Ici, au bout de la conduite, l’énergie de l’eau lâchée se dissipe dans un bassin, avant de rejoindre le ruisseau Salagou, la lergue et l’Hérault. Cela évite un flux trop important qui pourrait abîmer l’ouvrage.
Un barragiste est présent sur le site 24h/24, 365 j/an. Il assure la surveillance depuis ce bâtiment.
Sur le parement du barrage, on peut mesurer le niveau de l’eau grâce à une échelle liminimétrique calée sur le niveau de la mer

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Le saviez-vous ? 

Pour restaurer la continuité écologique dans les rivières, le Département a réalisé des passes à poissons en partenariat avec l’Agence de l’eau. Ici, à Bélarga (Vallée de l’Hérault), le seuil est aménagé pour faciliter la libre circulation des poissons et des sédiments.

A Cabrières, un Hameau n'a plus d'eau. Le Département en action !

Depuis le printemps 2023, le hameau des Crozes (Cabrières), n’a plus d’eau. Avec la sècheresse, les faibles pluies ne permettent pas de recharger les nappes.

Dans l’urgence, le Département a mis en place des livraisons d’eau par camion. Grâce à ce service, une volume de 21 m3 est apporté chaque semaine au hameau.

En parallèle, la commune a fait appel au Département, via Hérault Ingénierie, pour l’accompagner dans la recherche d’une nouvelle ressource en eau.

Hérault Ingénierie a engagé des études avant la réalisation de forages cette année.  

  • Une étude géologique – Des hydrogéologues ont exploré, en surface, les formations géologiques qui indiqueraient la présence d’eau souterraine.

  • Une étude géophysique - Elle permet de réaliser une coupe virtuelle du sous-sol grâce à l’envoi de courants électriques dans le sol.  L’objectif ? Déterminer le meilleur emplacement pour réaliser des forages.

Au printemps, des forages de reconnaissance, entre 80 et 200 m de profondeur, pourraient être réalisés sur 3 zones. La mesure des débits, via des pompages d’essai et des analyses d'eau, permettront de conserver le meilleur forage pour le hameau ! 

L'étude géophysique

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Un courant électrique est injecté dans le sol grâce à des électrodes et par traitement des données, on obtient un visuel du sous-sol en interprétant la résistance du sol à différentes profondeurs. Cela évite de faire des forages partout pour obtenir des informations.

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Lorsqu'une zone est résistante (du vert au rouge), cela indique la présence de calcaire fracturé, un matériau perméable pouvant contenir de l’eau. Cela aide à définir le site de forage le plus favorable.

>> Découvrez l'accompagnement du Département pour la commune de Montoulieu !

Zones humides : la Gravière de la Prade protégée !

En Hérault, 95% de notre eau potable provient de nos nappes souterraines. En plus de préserver notre biodiversité, nos zones humides ont un rôle majeur : agir comme de vraies éponges pour filtrer l’eau de surface qui alimentera naturellement, par infiltration, ces réserves souterraines

En protégeant nos zones humides, on agit pour préserver cette exception héraultaise !

Zoom sur la Gravière de la Prade, à Canet, où le Département vient d’accompagner un plan de gestion porté par la Communauté de communes du Clermontais.

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Les zones humides ont cette faculté de rendre des services 24h/24, 7j/7 et 365 jours par an. Dans le contexte de changement climatique que l'on subit, c'est une chance de disposer de ces espaces naturels."

Agissons pour les zones humides !

Comment le Département agit pour les zones humides ?

Le Département les préserve dans le cadre de sa politique de l'eau et de son engagement « Espaces naturels sensibles ».

Il acquiert des zones à protéger et met en place des plans de gestion. Selon la spécificité du terrain, il peut engager des travaux de renaturation si elles ont été artificialisées, c’est notamment le cas du site de Tartuguière du côté de Lansargues et Mauguio. 

Il accompagne aussi, de manière opérationnelle, les communes et EPCI qui souhaitent porter des actions pour mieux les connaitre, et les préserver !

Tout savoir sur l'action du Département pour les Espaces Naturels sensibles

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