L'art, moteur d'émancipation

03 déc. 2025

Thématiques Culture Est Hérault Solidarité

La semaine dernière, des jeunes mamans accueillies dans la Maison d'enfants à caractère social (MECS) L'Abri Languedocien ont donné une représentation issue d'une résidence de création menée par la compagnie Maevol.

Au domaine départemental Pierresvives, l'émotion était forte pour ces jeunes mamans et les artistes qui les ont accompagnées dans ce projet. Le résultat d'une création partagée de plusieurs semaines au sein de la MECS de Montpellier.

Marion Froger, alias Maevol, en raconte les prémices :

Au départ, j’avais écrit un projet gothique autour de la figure du monstre. Mais face aux participantes, j'ai décidé de changer mon fusil d'épaule. On a discuté et à un moment quelque chose s’est animé, on sentait qu’elles s’étaient connectées à quelque chose qu’elles connaissaient. On est parties de là pour créer un autre projet.

Cette DJ, chanteuse et poète a été en 2025 lauréate d’un appel à projets porté par le Département de l’Hérault. Grâce au programme Culture et Solidarités, elle a pu mener, aux côtés d’autres artistes, une résidence de création partagée au sein de la Maison d’enfants à caractère social (MECS) L’Abri Languedocien, à Montpellier. L’ADN de cet appel à projets : faire naître la rencontre et l’échange entre les artistes et les publics vulnérables, favoriser une culture qui retisse les liens du sensible, l’émancipation, l’évasion et l’affirmation de soi.

Maevol a construit avec six jeunes mamans un projet artistique mêlant écriture, chant et expression corporelle. À ses côtés, trois musiciens, un plasticien et une scénographe. Ensemble, artistes et jeunes ont façonné un spectacle inspiré d’un fait divers dont le héros est un éléphant tué au Burkina Faso.

Sophie Thomas, alias Töfie, artiste pluridisciplinaire et scénographe du projet, explique :

C’est un événement qui les a choquées, elles ont donc choisi de se le réapproprier en prenant l’éléphant en empathie.

Elle ajoute :

Les actions culturelles c’est extrêmement précieux, ce sont des moments de poésie où l’on peut montrer que la créativité elle est en chacun de nous .

Les participantes ont co-écrit et co-créé les musiques du spectacle. Le jour de la représentation, la semaine dernière, elles ont chanté et dansé sur scène autour de la figure de l’éléphant, dont elles ont aussi participé à la fabrication avec le plasticien David Duart.

Pour Adrien, éducateur spécialisé à la MECS L’Abri Languedocien depuis 7 ans, l’intérêt de cette création dépasse l’acte artistique :

ça les fait pousser, ça leur apporte une ouverture au monde. L’idée c’est aussi que ça puisse leur servir dans l’éducation de leur enfant.

Muriel, également édu4atrice spécialisée dans la structure, conclut :

Cette expérience culturelle nous a encore prouvé l'intérêt d'ouvrir les portes des institutions sociales aux artistes. Les jeunes mamans ont ri, chanté, créé, et rêvé. A la fin de la représentation, elles étaient fières ce que qu’elles avaient accompli.

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